Des difficultés en rédaction ?
5 conseils pour mieux écrire
5 conseils pour mieux écrire
"Manque de style", "idées intéressantes mais expression à revoir", "maladroit", "bien à l'oral mais décevant à l'écrit"… Ces remarques qui ornent copies et bulletins sont autant de façons différentes de dire que côté écriture, vous n'êtes pas encore au top. Voici 5 conseils pour vous aider à mieux écrire.
Conseil n°1 : écrire, écrire et encore écrire
Une fois votre production écrite terminée, relisez-vous à haute voix, vous vous rendrez très vite compte de ce qui ne va pas : manque de cohérence, problème de concordance des temps, de syntaxe… "L'idéal est d'avoir un auditoire (parents, frères, sœurs, amis…) qui vous aide à repérer ce qui peut être amélioré", analyse l'enseignante.Comment mieux écrire ? "En écrivant régulièrement et le plus souvent possible", répond sans hésiter Corinne Durand Degranges, forte de son expérience de 25 ans d'enseignement des lettres au collège Jeanne d'Arc à Apt (84). "On dit souvent que pour bien écrire, il faut beaucoup lire, mais, en réalité, pour améliorer son écriture, il faut écrire souvent", insiste-t-elle. C'est un peu comme en sport, on ne progresse pas en regardant les autres, mais en pratiquant régulièrement ! En passant à l'écrit, on se frotte à toutes les difficultés de la langue et on apprend petit à petit à les surmonter.
Écrire oui, mais quoi ? Des comptes rendus de livres, de films, des histoires vraies ou imaginaires… Bref, écrivez ce qui vous fait plaisir. Et peu importe que ce que vous racontez ne soit pas parfait, l'essentiel est que vous preniez la plume. "Trop d'élèves n'écrivent pas par inhibition, par crainte de mal faire, c'est dommage !" regrette Corinne Durand Degranges. Comme pour beaucoup de choses, c'est la première fois qui coûte.
Conseil n°2 : réfléchir avant d'écrire
Avant de vous lancer tête baissée dans la rédaction d'une fiche de lecture, d'un commentaire de texte ou autre sujet d'imagination, prenez le temps de réfléchir à ce que vous allez écrire. Posez-vous des questions du type : "Qu'est-ce que je veux dire ? Quel est mon message ? Comment vais-je le faire passer ? Dans quel ordre ?" Si vous racontez une histoire, faites-la défiler une première fois, en intégralité, dans votre tête.
Vous pouvez également la représenter sous la forme d'un schéma, avec des flèches et des abréviations. Voire, comme Émilie en 3e, faire une petite fiche de présentation de chacun des protagonistes avec leurs principales caractéristiques physiques et traits de caractère. "Dans tous les cas, ne commencez pas à écrire un récit tant que vous ne savez pas comment il se terminera, au risque de vous perdre en chemin", met en garde l'enseignante de français.
Françoise Bedoucha, professeure de lettres au collège Pilâtre de Rozier à Paris insiste, quant à elle, sur la nécessité de bien structurer ses propos. "Tout écrit doit être organisé. Ce qui implique de faire un brouillon". Et Stephan Ledeurme, également enseignant, d'ajouter : "C'est vrai pour toutes les disciplines, y compris les mathématiques."
Des astuces pour améliorer facilement votre style dans vos copies
Avec Corinne Durand Degranges, professeure de lettres, principale du collège Jeanne d'Arc d'Apt et présidente deWeblettres.
- Utilisez "bien que (+ subj.)" et non "malgré + que" jugé maladroit.
- Utilisez "étant donné que" et non "vu que", également maladroit.
- Exit le vocabulaire familier : un bouquin est un livre (et mieux encore, un recueil, un ouvrage, un roman…)
- Évitez de commencer une phrase par une conjonction de coordination.
- Remplacez par exemple :
"Mais" par "pourtant", "cependant", "d'un autre côté"
"Et donc" par "Par conséquent"
"Or" par "Cependant", "Toutefois"
"Car" par "En effet", "La cause en est"
"Par contre" par "En revanche"
"Au niveau de" par "Sur le plan de"
- Évitez les verbes avoir, être (sauf aux temps composés) dire, faire et l'expression "il y a".
- Remplacez par exemple :
"Avoir" par "posséder", "révéler"
"Être" par "paraître", "rester", "demeurer", "sembler"
"Dire" par "écrire", "affirmer", "ajouter"
"Il y a" par "on remarque", "on note".
Conseil n°3 : mettez-vous à la place de votre lecteur
Quand vous prenez la plume, demandez-vous toujours si ce que vous dites est compréhensible par quelqu'un d'autre que par vous-même. Autrement dit, êtes-vous clair ? "Pour le savoir, le mieux est de laisser reposer votre écrit, quelques minutes s'il s'agit d'un travail en classe, voire toute une nuit, s'il est à faire à la maison", conseille Françoise Bedoucha. Quand vous le reprendrez, à tête reposée, les incohérences, lourdeurs et approximations, vous sauteront aux yeux.
Conseil n°4 : faites simple
Halte aux phrases trop longues. "Plus de deux lignes pour une même phrase, c'est trop !", martèle Corinne Durand Degranges. L'idéal est d'alterner séquences longues et séquences courtes. Pour donner du rythme à votre propos, faites des phrases non verbales.
Évitez le bla-bla… "Il n'y a rien de pire qu'un élève qui n'a rien à dire et qui essaye de le cacher derrière des propos creux, en cherchant à faire du remplissage", s'agace l'enseignante. Adoptez un style simple et un vocabulaire précis. N'employez pas de termes dont vous ne maîtrisez pas parfaitement le sens, au risque de confusions et de contresens. Quant aux répétitions, évitez-les en enrichissant votre vocabulaire de synonymes.
Attention également à la ponctuation, elle peut changer le sens d'une phrase. Rappelez-vous enfin que "le style écrit est plus soutenu que le style oral", insiste Corinne Durand Degranges. Françoise Bedoucha conseille à ses élèves de travailler en plusieurs étapes : "il faut d'abord jeter les idées en vrac sans se préoccuper du style, puis, seulement dans un deuxième temps, travailler la forme".
Conseil n°5 : soigner la présentation
Bien écrire, c'est aussi écrire lisiblement et proprement. La présentation d'une copie intervient aussi dans la compréhension. "Si on est gêné dans la lecture parce qu'on peine à déchiffrer l'écriture ou parce qu'il y a des tas de ratures et des montagnes de tipex, on ne peut pas s'attacher au fond. On peut ainsi avoir le sentiment qu'une copie est mal écrite, ou qu'une pensée n'est pas assez structurée, tout simplement parce que la lecture n'en est pas fluide." explique Françoise Bedoucha.
Seule solution pour éviter ce genre de déconvenues ? Soigner la présentation. Préférez le stylo-plume au stylo-bille, faites une rature bien propre plutôt qu'un pâté de correcteur blanc, soulignez les titres sans faire trop de chichis. En un mot, optez pour la sobriété. L'alternance de rose, violet ou une écriture très sophistiquée n'est généralement guère appréciée !
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